L'arrière-monde Conceptuel

L'arrière-monde Conceptuel

La Dialectique du maître et de l'esclave (Hegel)

 

Ce concept, imaginé par Hegel, philosophe du XVIII° s'illustre dans une multitude de notions différentes comme : le désir, autrui, la conscience, la politique, la liberté, l'histoire (voir bas de l'article pour comprendre les différentes approches!!).

 

L'intérêt de la Dialectique du Maître et de l'Esclave (Dialectique M/E ou D M/E pour aller plus vite) propose une approche intéressante de la place d'autrui dans le désir.

Elle se développe en trois étapes :

 

I- Le Cogito Cartésien

II- L'ouverture sur le monde extérieur

III- La lutte pour la reconnaissance (*)

 

Bien que la troisième est la plus importante (et celle à connaître le mieux) les deux premières restent essentielles, car sans elles, la démarche serait vaine (inutile).

 

I- Le Cogito Cartésien

 

Eh oui, Descartes est de retour ! (Voir Le Sujet, La conscience  pour bien comprendre en détail le Cogito!) .

 


Le Cogito est, grosso modo, une conscience replié, renfermé sur elle-même (= solipsisme) qui ne prendrait pas conscience du monde qui l'entoure. Imaginez un jeune enfant qui est né et à vécu sa vie dans une grotte, reclus et coupé du reste du monde. Et bien c'est exactement la même chose ici : la conscience (et donc le sujet) est isolé et n'a aucune relation avec le monde extérieur, que cela soit avec la nature ou les hommes.

 

Il s'agit d'une conscience comme conscience de soi et non comme « connaissance du monde » ! ( voir Husserl avec la Phénoménologie dans Le Sujet, Autrui ).

 

II – L'ouverture sur le monde extérieur

 

Peu à peu, cet enfant sauvage né dans une grotte, va se lasser (s'ennuyer) de son habitat. Il va donc partir pour une grande aventure et découvrir le monde qui l'entoure : des forêts denses, des plaines herbeuses, des lacs cristallins. Il ne le sait pas encore, mais il à un monde à conquérir.

Petit à petit, il prendra plaisir à lancer des galets sur l'eau et à admirer les ondulations que cause ceux-ci en faisant des ricochets.

 

Ça y ai, l'enfant c'est ouvert au monde, et se rend compte désormais de l'effet qu'il est capable de produire sur celui-ci. Par la suite, il découvrira la ville et les gens qui la peuple. Le soucis : L'enfant ne sait communiquer que par des cris. L'enfant sera bien conscient de l'effet qu'il exerce sur le monde, mais énervé rien qu'à l'idée de ne pas être reconnu en « alter ego » (en être égal) par les Hommes qui le peuple.



Frustré et révolté, germera en lui une idée …

 

 

III- La lutte pour la reconnaissance

 

On arrive au point le plus important et celui qui demande le plus d'attention ! Pour cela, deux exemples illustreront cette partie : l'Enfant sauvage toujours, et la lutte à mort développé dans le cours

 

A) L'exemple de l'enfant sauvage

 

L'enfant entamera donc une lutte dans le but de gagner la reconnaissance de l'autre, c'est à dire de se faire comprendre par les Hommes afin qu'ils le reconnaissent en être égal. C'est à dire de se faire comprendre par l'autre et que celui-ci le reconnaissance comme une conscience de même rang, sans aucune forme de préjugé ou de discrimination. En clair, qu'il soit reconnu comme étant « comme les autres », comme un être civilisé et non plus comme un enfant sauvage.

 

Si vous suivez jusqu'à maintenant, tant mieux. Vous avez presque tout compris sur ce qu'Hegel cherchait à faire entendre. Cependant, dans la dialectique du maître et de l'esclave il y a bien les termes « maître » et « esclave ». Or, aucun des deux n'a été abordé.

C'est pour cela que nous avons encore besoin de l'aide de ce bon Hegel (en tout cas, d'un de ses exemples remaniés à ma sauce!) pour mieux comprendre ce qu'il entendait réellement par « Lutte pour la reconnaissance ». Courage !

 

B) L'exemple de la lutte à mort

 

Parce que c'est la partie du cours A RETENIR, je propose un vocabulaire bien plus accessible aux jeunes d'aujourd'hui.

 

Hegel imaginait deux combattants archi-badass (très musclés) se livrant une lutte jusqu'à qu'un des deux crève.

On va les appeler Hugo et Tom. Me demandez pas pourquoi, sinon c'était juste A et B.



 

 

Les deux s'avançaient dans l'arène pour se mettre sérieusement sur la gueule et se tataner à coup d'épée et de bouclier. Hugo s'écroule comme un bel étron (comme un caca, pour rester poli) sur le sol, et Tom le menace alors de le zigouiller. Hugo, car c'est une grosse miskine/babtou fragile de premier degré qui à peur de crever fait sa fiotte et se met à chialer, obligé de devenir le soumit de Tom. -Attention : Ceci est bien sûr une image fictive. Toute ressemblance avec la réalité ne serait que fortuite.)



En somme, pour parler de façon moins violente : le vaincu (Hugo) devient l'esclave, et le vainqueur, le maître (Tom).

 

Seulement, Hugo, animé par une volonté d'acier trempé décide de se surpasser en travaillant en tant que l'esclave de Tom. Ce dernier d'un naturel feignant, préférera se prélasser sur une chaise longue, verre de citronnade en main, pour mieux contempler son esclave couper du bois et lui cirer ses chaussures. Les mois s'écouleront donc et Tom ayant perdu du poil de la bête, aura du mal à manier son épée aussi bien qu'avant. Hugo, dans un élan de révolte, finira par saisir une épée pour se débarrasser alors de son statut dégradant d'esclave. Assurément, il le vaincra, Tom ayant grossi de façon conséquente à cause de sa passivité, n'avait plus sa carrure de guerrier d'antan.

 



 

 

 

 

 

                                     

 

 

 

Un duel au sommet entre l'esclave devenu BADASS contre son maître devenu un gros tas. 

 

 

 

Cependant, alors qu'Hugo s'apprête à tuer Tom pour que celui-ci, cède à devenir à son tour l'esclave, et lui, Hugo le maître, se demande finalement : Pourquoi ferai-je de lui mon esclave ? Ne serai-je pas alors maître d'un cycle sans fin d'esclavagisme qui serait synonyme de souffrance pour l'Humanité ?

 

Hugo décide alors de reconnaître Tom comme son Alter-Ego, quelqu'un d'égal à lui même. Habités par un esprit d'équipe naissant, ils deviennent alors amis.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que dans ce cas-là, il s'agit d'une amitié « parfaite » sans aucune relation de dominé à dominant. L'un étant l'égal de l'autre.

 

Attention, cette dernière partie n'est pas du tout essentielle pour la compréhension de la D M/E, que seuls les plus téméraires s'y aventurent !

 

IV – Vers une lutte des classes ?

 

 

 

 



08/12/2015
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