L'arrière-monde Conceptuel

L'arrière-monde Conceptuel

Le Désir


Le Conatus (Spinoza)

 Le Conatus (Spinoza)

 

 

Pour Spinoza, philosophe déterministe du XVII°, le désir est l'essence même de l'homme, il pense donc que l'homme est un être de désir et que ceux-ci lui permettront d'accomplir son Humanité.

 

Ce désir que Spinoza perçoit comme une puissance s'appuie sur son concept du Conatus, qui pourrait se résumer en une phrase toute simple : « C'est l'effort que fait chaque être pour persévérer dans son être ».

 

En clair, plutôt que de chercher à condamner nos désirs ou à s'en méfier, il faut essayer de les comprendre en distinguant deux types de « passions » : celles qui font de nous un être meilleur, qui nous élèvent (les passions joyeuses) ou au contraire, celles qui nous détruisent (les passions tristes).

 

Ces deux types de désir sont assez simples à distinguer, mais prenons tout de même la peine de les développer.

 

I- Les passions joyeuses

 

Ces passions englobent tout les désirs liés aux sentiments les plus « purs » tels que l'amour, l'amitié, la joie, la bienveillance …

Exemple : Vouloir la paix dans le monde et faire tout pour cela, est une « passion joyeuse ».

 

Ces passions augmentent notre puissance d'agir, c'est à dire qu'elles nous donnent notre liberté et accomplissent notre Humanité. Et par conséquent, elles sont une des clés du bonheur.

 

 



Oui c'est très bisounours Spinoza.

 

II- Les Passions Tristes

 

Ce sont tous les désirs les plus égoïstes et malsain tels que l'adultère, la rivalité, le vol, le meurtre …

Ces passions-là diminuent notre capacité d'agir et nous privent de notre liberté (= aliéner). Elles tendent donc à nous rendre malheureux.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce qui est vrai en parti : un assassin sera hanté par la culpabilité de son crime, incapable de dormir, il pensera alors à expier son crime pour être en paix avec lui-même soit en l'avouant … ou dans le pire des cas, par le suicide. (Ceci est un exemple, il est donc très largement contestable)

 

Pour reprendre un exemple que VOUS ADOREZ, Madame Bovary illustre bien cela : détruite moralement par ses fantasmes qui ne pourront se réaliser (la faute à ses adultères donc) et ruinée à cause de ses dépenses (ses achats compulsifs représentant une forme d'addiction), elle finit par se suicider.

 

III- L'imagination

 

L'imagination est pour Spinoza la nature même du caractère mauvais du désir, il est donc un des motifs des passions tristes. Si nos désirs peuvent finir par nous faire souffrir, c'est parce qu'on imagine qu'ils peuvent avoir lieu exactement comme on le pense dans la réalité, qu'on se fait des films en gros.

Exemple : Tomber amoureux et désirer une personne peut être considéré comme une passion joyeuse. Cependant, si l'on s'imagine vivre une histoire d'amour parfaite tels que dans les romans romantiques (#Bovary), on est souvent vite rattrapé par la réalité et donc déçu par nos désirs.

 

Conclusion :

 

Pour Spinoza, il ne faut pas chasser nos désires si il sont bons pour l'Homme (Passion Joyeuse), en outre s'il est mauvais, ce désire le fait souffrir (Passion Triste) . Le plus souvent, c'est à cause de l'Imagination que nos désires nous font souffrir car ceux peuvent s'avérer ne peut pas répondre à nos attentes.


08/12/2015
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Le Désir Mimétique (Girard)

 

Introduction :


René Girard, philosophe et écrivain du XX° , connu pour avoir analysés les chefs d'oeuvre de Stendhal, Cervantès, Dostoievski ou encore Flaubert, est l'élaborateur d'une théorie qu'il désigne comme l'unique « vérité romanesque »: le désir mimétique.

 

Grosso modo, il s'est rendu compte que l'on désire non pas pour les qualités de l'objet ou le plaisir qu'il peut nous apporter ou encore parce que ma personnalité, mes sentiments (c'est à dire qui m'est propre) font que j'en ai réellement besoin, je désire quelque chose car on me l'a désigné comme désirable.

 

La complexité réside dans le contenu de ce "on" qu'on nomme le "médiateur". 


I- La médiation Externe

 

A) Jean-Mi et Marco

 

Jean-Mi admire son big poto Marco et alors que ce dernier dévore une part de gâteau, et, par gentillesse, en propose une à son pote, Jean-Mi accepte sans vraiment réfléchir si cela lui plaisait ou non, s'il le désirait vraiment ou non. La médiation est ici externe, car Jean-Mi considère son ami comme un modèle, et même si manger un gâteau peut paraître une chose anodine et sans conséquence, pour Jean-Mi c'est sans doute un moyen de se rapprocher de celui-ci.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

B) Don Quichotte

 

Voilà pour la médiation externe, sinon je vous remet quand même un p'tit schéma de Don Quichotte pour illustrer l'exemple du cours (qui est un exemple plus approprié dans une dissert')


Et brièvement, si vous connaissez l'histoire de DQ (sinon je vous invite à lire un résumé vite fait),

Si Don Quichotte rêve d'être un chevalier, maniant une lance, montant un cheval, ayant une "Dulcinée", et vagabondant dans toute l'Espagne à la recherche d'aventure et d'innocents à sauver, c'est par Mimétisme sur Amadis de Gaule, le héros de roman de chevalerie qu'il à pu admirer dans ses lectures (On peut même faire un Triangle du Désir sur Bovary, mais je pense qu'elle à assez gonflé tout le monde ...) 

 

 

 

 

 

II - la médiation interne


Bon attention, on s'attaque à du un peu plus lourd : la médiation interne.Un peu plus complexe : ici la médiation à lieu de manière inconsciente.

 

A) Le Rouge et le Noir

 

Souvent, la relation d'imitation entre le Sujet et le Médiateur est plus inconsciente : elle se manifeste dans la haine ou dans la révolte face à autrui. Imaginez que vous n'aimez pas quelqu'un. Pire, que vous le détestez au point de vouloir le priver de son bonheur.

Et bien c'est le cas de M. de Renal dans Le Rouge et le Noir qui veut que Julien Sorel donne des cours de latin à ses gosses UNIQUEMENT car il à peur que M.Valenod fasse de même.

 

 

B) L'Eternel Mari

 

On retrouve ça aussi bien sûr dans l'Eternel Mari (Schéma 3) : Veltchaninov va avoir une liaison avec la Femme de Pavlovitch sans vraiment avoir du désir pour elle, c'est uniquement car il (Veltchaninov) exècre son médiateur (Pavlovitch) et désir donc son malheur en faisant en sorte que sa femme le trompe. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 




08/12/2015
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La Dialectique du maître et de l'esclave (Hegel)

 

Ce concept, imaginé par Hegel, philosophe du XVIII° s'illustre dans une multitude de notions différentes comme : le désir, autrui, la conscience, la politique, la liberté, l'histoire (voir bas de l'article pour comprendre les différentes approches!!).

 

L'intérêt de la Dialectique du Maître et de l'Esclave (Dialectique M/E ou D M/E pour aller plus vite) propose une approche intéressante de la place d'autrui dans le désir.

Elle se développe en trois étapes :

 

I- Le Cogito Cartésien

II- L'ouverture sur le monde extérieur

III- La lutte pour la reconnaissance (*)

 

Bien que la troisième est la plus importante (et celle à connaître le mieux) les deux premières restent essentielles, car sans elles, la démarche serait vaine (inutile).

 

I- Le Cogito Cartésien

 

Eh oui, Descartes est de retour ! (Voir Le Sujet, La conscience  pour bien comprendre en détail le Cogito!) .

 


Le Cogito est, grosso modo, une conscience replié, renfermé sur elle-même (= solipsisme) qui ne prendrait pas conscience du monde qui l'entoure. Imaginez un jeune enfant qui est né et à vécu sa vie dans une grotte, reclus et coupé du reste du monde. Et bien c'est exactement la même chose ici : la conscience (et donc le sujet) est isolé et n'a aucune relation avec le monde extérieur, que cela soit avec la nature ou les hommes.

 

Il s'agit d'une conscience comme conscience de soi et non comme « connaissance du monde » ! ( voir Husserl avec la Phénoménologie dans Le Sujet, Autrui ).

 

II – L'ouverture sur le monde extérieur

 

Peu à peu, cet enfant sauvage né dans une grotte, va se lasser (s'ennuyer) de son habitat. Il va donc partir pour une grande aventure et découvrir le monde qui l'entoure : des forêts denses, des plaines herbeuses, des lacs cristallins. Il ne le sait pas encore, mais il à un monde à conquérir.

Petit à petit, il prendra plaisir à lancer des galets sur l'eau et à admirer les ondulations que cause ceux-ci en faisant des ricochets.

 

Ça y ai, l'enfant c'est ouvert au monde, et se rend compte désormais de l'effet qu'il est capable de produire sur celui-ci. Par la suite, il découvrira la ville et les gens qui la peuple. Le soucis : L'enfant ne sait communiquer que par des cris. L'enfant sera bien conscient de l'effet qu'il exerce sur le monde, mais énervé rien qu'à l'idée de ne pas être reconnu en « alter ego » (en être égal) par les Hommes qui le peuple.



Frustré et révolté, germera en lui une idée …

 

 

III- La lutte pour la reconnaissance

 

On arrive au point le plus important et celui qui demande le plus d'attention ! Pour cela, deux exemples illustreront cette partie : l'Enfant sauvage toujours, et la lutte à mort développé dans le cours

 

A) L'exemple de l'enfant sauvage

 

L'enfant entamera donc une lutte dans le but de gagner la reconnaissance de l'autre, c'est à dire de se faire comprendre par les Hommes afin qu'ils le reconnaissent en être égal. C'est à dire de se faire comprendre par l'autre et que celui-ci le reconnaissance comme une conscience de même rang, sans aucune forme de préjugé ou de discrimination. En clair, qu'il soit reconnu comme étant « comme les autres », comme un être civilisé et non plus comme un enfant sauvage.

 

Si vous suivez jusqu'à maintenant, tant mieux. Vous avez presque tout compris sur ce qu'Hegel cherchait à faire entendre. Cependant, dans la dialectique du maître et de l'esclave il y a bien les termes « maître » et « esclave ». Or, aucun des deux n'a été abordé.

C'est pour cela que nous avons encore besoin de l'aide de ce bon Hegel (en tout cas, d'un de ses exemples remaniés à ma sauce!) pour mieux comprendre ce qu'il entendait réellement par « Lutte pour la reconnaissance ». Courage !

 

B) L'exemple de la lutte à mort

 

Parce que c'est la partie du cours A RETENIR, je propose un vocabulaire bien plus accessible aux jeunes d'aujourd'hui.

 

Hegel imaginait deux combattants archi-badass (très musclés) se livrant une lutte jusqu'à qu'un des deux crève.

On va les appeler Hugo et Tom. Me demandez pas pourquoi, sinon c'était juste A et B.



 

 

Les deux s'avançaient dans l'arène pour se mettre sérieusement sur la gueule et se tataner à coup d'épée et de bouclier. Hugo s'écroule comme un bel étron (comme un caca, pour rester poli) sur le sol, et Tom le menace alors de le zigouiller. Hugo, car c'est une grosse miskine/babtou fragile de premier degré qui à peur de crever fait sa fiotte et se met à chialer, obligé de devenir le soumit de Tom. -Attention : Ceci est bien sûr une image fictive. Toute ressemblance avec la réalité ne serait que fortuite.)



En somme, pour parler de façon moins violente : le vaincu (Hugo) devient l'esclave, et le vainqueur, le maître (Tom).

 

Seulement, Hugo, animé par une volonté d'acier trempé décide de se surpasser en travaillant en tant que l'esclave de Tom. Ce dernier d'un naturel feignant, préférera se prélasser sur une chaise longue, verre de citronnade en main, pour mieux contempler son esclave couper du bois et lui cirer ses chaussures. Les mois s'écouleront donc et Tom ayant perdu du poil de la bête, aura du mal à manier son épée aussi bien qu'avant. Hugo, dans un élan de révolte, finira par saisir une épée pour se débarrasser alors de son statut dégradant d'esclave. Assurément, il le vaincra, Tom ayant grossi de façon conséquente à cause de sa passivité, n'avait plus sa carrure de guerrier d'antan.

 



 

 

 

 

 

                                     

 

 

 

Un duel au sommet entre l'esclave devenu BADASS contre son maître devenu un gros tas. 

 

 

 

Cependant, alors qu'Hugo s'apprête à tuer Tom pour que celui-ci, cède à devenir à son tour l'esclave, et lui, Hugo le maître, se demande finalement : Pourquoi ferai-je de lui mon esclave ? Ne serai-je pas alors maître d'un cycle sans fin d'esclavagisme qui serait synonyme de souffrance pour l'Humanité ?

 

Hugo décide alors de reconnaître Tom comme son Alter-Ego, quelqu'un d'égal à lui même. Habités par un esprit d'équipe naissant, ils deviennent alors amis.

Ce qu'il faut comprendre, c'est que dans ce cas-là, il s'agit d'une amitié « parfaite » sans aucune relation de dominé à dominant. L'un étant l'égal de l'autre.

 

Attention, cette dernière partie n'est pas du tout essentielle pour la compréhension de la D M/E, que seuls les plus téméraires s'y aventurent !

 

IV – Vers une lutte des classes ?

 

 

 

 


08/12/2015
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